Chez un malade non intubé-ventilé, non endormi: Mettez-le assis au bord du lit les pieds pendants. Donnez-lui un verre d'eau dans la main. Enduisez votre sonde de spray de Silicone, gel de K-Y ou de gel de Xylocaïne et passez-la par une narine, la plus large, tout en ayant la tête du patient un peu fléchie vers l'avant. Une fois dans le Pharynx, vous demandez d'habitude au patient d'avaler, ce qui n'est pas toujours aisé pour lui. Demandez-lui plutôt de boire une gorgée d'eau: Dites-lui de garder d'abord l'eau dans la bouche et poussez la sonde lorsqu'il avale.
Votre sonde passera plus facilement vers l'oesophage.
Allongez-le. Vérifiez la présence de la sonde dans l'estomac comme vous le faites d'habitude, par injection d'air à l'aide d'une seringue de 50 cc à gros embout, en auscultant l'épigastre avec un stéthoscope.
Vous ne trouvez pas de stéthoscope? Ce n'est pas grave, posez votre main à plat sur l'épigastre et vous sentirez les vibrations de l'air injecté dans l'estomac. Aspirez, et vous aurez du liquide gastrique.
Si votre sonde a tendance à passer vers la trachée le patient toussera, vous retirez. Sachez qu'une personne âgée aux réflexes diminués peut ne pas bien tousser, vous pouvez donc passer plus facilement vers la trachée. Évitez chez eux la méthode du verre d'eau.
Une remarque concernant la voie d'air de la sonde gastrique. Je la trouve souvent bouchée avec un fosset, ou carrément nouée avec un véritable noeud, perdant ainsi sa fonction. On la bouche ou on la noue pour que le contenu gastrique ne coule pas dans le lit. Or il y a d'autres moyens pour empêcher le suc gastrique de couler dans le lit, tout en gardant à la voie d'air sa fonction. Prenez la voie d'air et suspendez-la avec un bout de sparadrap sur un support vertical comme le dossier du lit, la barrière du lit ou la potence à perfusions. Mieux encore: Branchez sur la voie d'air une seringue de 50 cc à gros embout conique après avoir retiré le piston, et fixez la seringue à la verticale sur un support avec du sparadrap.