LES NEUROLEPTIQUES

Définition
Le terme neuroleptique désigne un ensemble de molécules qui ont des propriétés communes mais qui n’appartiennent pas à la même classe chimique.
Ils se définissent par les critères suivants :
Création d’une indifférence psycho affective et motrice
o Rareté des mouvements
o Amimie (absence de mimiques)
o Indifférence psychique avec neutralité émotionnelle
o Pas d’altération de la conscience et des facultés intellectuelles
Action inhibitrice
o Action sur les états d’agitation
o Sur les états d’excitation intense
o Action inhibitrice sur l’agressivité
o Réduction des états maniaques
Réduction des troubles psychotiques aigus et chroniques
o Disparition des délires
o Anti-hallucinatoire
Production d’effets extrapyramidaux de type parkinsoniens
Action sous corticale prédominante
Les neuroleptiques ont une action sur les symptômes mais ils ne sont pas curatifs.

Classification
La classification est réalisée en fonction de l’action prépondérante.
a) Les neuroleptiques sédatifs
Ils sont efficaces essentiellement sur l’angoisse et l’agitation. C’est une action qui apparaît très rapidement.
b) Les neuroleptiques désihinibiteurs et psycho stimulants
Ils permettent de reprendre contact avec la réalité et avec autrui. Ils sont utilisés chez les schizophrènes. L’action est obtenue en plusieurs semaines.
c) Les neuroleptiques à action anti-reproductive
Ils ont des actions sur les idées délirantes et les hallucinations
d) Les neuroleptiques atypiques ou anti-psychotiques
Ces produits ne possèdent pas tous les critères. Ils n’ont pas d’effets secondaires à type parkinsonien. Par contre ils sont très efficaces sur les délires et les hallucinations. L’effet indésirable majeur est le trouble de la NFS à type d’agranulocytose (ex : Léponex)
e) Les neuroleptiques masqués
Ce sont des médicaments issus des familles de neuroleptiques mais pas commercialisés comme des neuroleptiques. Il y a les anti-émétiques, les anti-vertigineux. Ils ne donnent pas les effets les plus gênants des neuroleptiques.

Les indications principales
Ils sont essentiellement prescrits dans les psychoses aigués ou chroniques. Ils sont prescrits dans les excès maniaques. Il peut y avoir des indications non psychiatriques lors des pré anesthésies.

Les effets indésirables

a) Les effets indésirables menaçant le pronostic vital
:arrow: La granulocytose. Il s’agit de la diminution voir de la disparition des neutrophiles. Cela survient avec la Clozapine (Léponex). Cela se manifeste par une dysphagie. Il y a l’apparition d’angines voir de fièvre. Cet effet secondaire apparaît au bout de 3 à 8 semaines.
:arrow: Le syndrome malin des neuroleptiques. La fréquence se situe entre 0,5 et 1%. Il survient le plus souvent au bout de quelques semaines voir de quelques mois de traitement. Le tableau clinique : rigidité musculaire, une hyperthermie souvent supérieure à 40°C, une dysfonctionnement total du système nerveux autonome (soit hypotension artérielle ou hypertension artérielle), des sueurs, des troubles de la conscience. Ce tableau peut aller en s’aggravant et amener le patient dans un coma voir vers un décès. Cet effet se rencontre surtout chez des adultes jeunes de sexe masculin. Ce risque est accru si le patient a suivi un traitement au lithium ou si la personne a déjà souffert du syndrome malin.
b) Les effets secondaires généraux
:arrow: La somnolence et la sédation
On note une altération de la vigilance et de la coordination musculaire. On observe une sédation en début de traitement puis cet effet s’estompe.
:arrow: L’hypotension orthostatique
Il y a une chute de plus de 20mm de mercure lors du changement de position.
:arrow: Les effets anticholinergiques
Ils se manifestent par des troubles de la commodation visuelle. Ils vont aussi souffrir de troubles visuels. On note une sécheresse buccale, une agitation, de la confusion, des hallucinations, voir un coma.
:arrow: Les symptômes extrapyramidaux
o La dystonie
Ce sont des spasmes musculaires de la mâchoire, du dos, des yeux, des bras, crise oculogyre (le regard fixé vers le haut dû aux contractions des muscles), des torticolis (contraction douloureuse des muscles cervicaux).
o L’akathisie
Cela survient lors des deux premiers mois de traitement. Il s’agit d’une sensation de tension intérieure avec une incapacité de tenir en place. Cet effet secondaire peut passer inaperçu.
o Le parkinsonisme
Il s’agit d’une démarche très lente. Il y a une expression figée du visage. Il y a une sialorrhée (bave). Il peut y avoir des tremblements, des bradykinésies ou akinésie, une rigidité, des tremblements imitant les mouvements de mastications.
o Les dykinésies tardives
Elles surviennent après 3 mois ou plusieurs années de traitement. Ces symptômes sont des mouvements anormaux, involontaires.
:arrow: Les effets endocriniens et métaboliques
On retrouve du sucre dans les urines. Il y a une prise de poids. Une irrégularité du cycle menstruel, des galactorrhées. Une diminution de la libido, une impuissance, des troubles de l’éjaculation, des troubles de la thermorégulation.
:arrow: Les effets dermatologiques
Eruptions cutanées
Erythème solaire
Un ictère
:arrow: L’épilepsie
Les neuroleptiques ne donnent pas de l’épilepsie. Par contre ils abaissent le seuil épileptoïde.
Remarques
En début de traitement on peut avoir une réactivation anxieuse ou délirante liée aux effets extra pyramidaux. Il y a une réactivation de la symptomatologie psychotique.
Il est à noté par ailleurs des interactions néfastes avec l’alcool, les barbituriques, les opiacés et les dépresseurs du système nerveux central. Il y a potentialisation de la sédation et de l’hypotension.
:arrow: Les signes de surdosage
On a une majoration de la sédation, une diminution des réflexes ostéo-tendineux, une confusion, une majoration des signes extra pyramidaux et de l’hypotension, des convulsions voir un décès.
On peut utiliser pour juguler les nausées et vomissements dus aux effets secondaires des chimiothérapies. Ils peuvent être prescrit pour traiter la douleur.

Les formes galéniques
Il y a des formes orales, des comprimés, des suspensions buvables (Melleril), des formes injectables en IM ou IV d’action rapide ou prolongée.