1. DEFINITION
C’est une maladie caractérisée par des dilatations de la paroi bronchique et par une évolution chronique ayant comme symptômes la toux avec expectoration mucopurulente abondante et des épisodes infectieux à répétition (de type pneumonie ou broncho-pneumonie).
2. ETIOLOGIE
C’est une affection rare ; on distingue deux types :
- Les bronchectasies primitives, de cause imprécise, souvent congenitales
- Les bronchectasies acquises : elles sont secondaires à :
• La sténose bronchique : corps étrangers chez l’enfant surtout, tumeurs bronchiques chez l’homme âgé surtout
• Les infections : les bronchopneumopathies secondaires à la coqueluche, à la bronchite chronique qui traumatise les différentes tuniques des bronches, …
• La tuberculose avec adénopathies (compression)
• L’abcès pulmonaire
• L’asthme bronchique
3. SYMPTOMATOLOGIE :
Il y a trois symptômes principaux :
a. La toux:
Elle est grasse c.à.d. productive, quinteuse, survenant à toutes les heures de la journée mais surtout le matin au lever (toilette des bronches), soulagée par l’émission des crachats. Elle est souvent suscitée par une attitude déterminée, celle qui a pour effet de drainer les secrétions vers les zones tussigènes.
b. L’expectoration :
Elle est surtout matinale, abondante
- 200 à 500 ml = bronchorrhée ; on doit la mesurer et en établir une courbe, utile à la surveillance clinique et thérapeutique.
- Les crachats sont mucopurulents ou purulents. Recueillis dans un verre, ils sédimentent en quatre couches, de haut en bas :
• une couche mousseuse (spumeuse) ;
• une couche muco-purulente ;
• une couche séreuse, plus claire ;
• une couche purulente, épaisse, visqueuse, faite d’un pu consistant qui adhère au fond du récipient. Des filets de sang sont parfois mêlées au pus.
- Son odeur est fade (= de platre frais), éventuellement fétide.
c. L’état général est souvent bon, sauf parfois de la fièvre en cas de surinfection
- Une douleur retrosternale à type de chaleur ou de brûlure, soit alors une impression de chatouillement.
- Une toux quinteuse, douloureuse, sèche
- Un léger état infectieux (fièvre, …)
4. SIGNES PHYSIQUES
- L’auscultation fait entendre de gros râles ronflants
- L’hippocratisme digital témoigne de l’ancienneté de l’infection bronchique
5. EXAMENS PARACLINIQUES
- Crachats : pas de BK
- Bronchographie surtout et bronchoscopie
6. EVOLUTION
Elle est longue, chronique, avec des poussées répétées de la surinfection bronchique, pulmonaire, souvent à point de départ des voies supérieures (examen ORL). Des complications sont possibles : bronchopneumonies, abcès pulmonaire, insuffisance respiratoire.
7. TRAITEMENT
a. Médical : il est palliatif
- Drainage bronchique : cure déclive = drainage postural : prise des positions différentes favorisant l’évacuation des bronches dilatées, siège de rétention ; 2 à 3 séances par jour, avant les repas, de durée de 15 à 30 minutes, la première étant le matin.
Méthodes adjuvantes :
• Médicaments expectorants et fluidifiants
• Gymnastique respiratoire et rééducation fonctionnelle en vue de rendre la toux efficace et améliorer la fonction respiratoire (cfr Kiné).
- Désinfection des foyers suppuratifs :
Antibiotiques selon l’antibiogramme : Tétracycline surtout. On peut aussi les instiller par sonde endobronchique.
- Modification du terrain local et général :
• Cures thermales
• Cures climatiques, en climat chaud et sec. On peut être obligé de conseiller au patient de changer de résidence, de milieu.
b. Chirurgical :
Curatif : surtout pour les formes localisés, mais graves : exérèse d’un foyer limité à un segment ou à un lobe (Lobectomie).
N.B. :
Dans la DDB, l’infirmier(e) devra :
- donner au malade un verre gradué pour recueillir l’expectoration et faciliter son examen ;
- dresser la courbe de cette expectoration sur la feuille de température.