INTRODUCTION:
Toutes les tumeurs malignes développées au niveau de la cavité utérine et dont le point de départ se situe sur l'endomètre. C'est une pathologie de la femme ménopausée.
Amélioration de dépistage en occident.
Le cancer de l'endomètre survient sur un terrain particulier: tares associées (obésité, diabète, HTA).
EPIDEMIOLOGIE:
Incidence:
10 à 16 cas/100000 femmes en France.
5 fois moins fréquent que le cancer du col.
Cette incidence est en augmentation vu l'amélioration de l'espérance de vie et l'utilisation du traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause.
Facteurs de risque:
Age: Femme ménopausée entre 50 et 64ans avec pic de fréquence à 59ans.
Parité: Nullipare
Antécédent de stérilité
Terrain endocrinien: Femme obèse, diabétique et hypertendue.
Statut hormonal: Hyperoestrogénie +++
Ménopause tardive
Puberté précoce
Tumeur ovarienne sécrétante
Traitement oestrogénique (THS de la ménopause)
ETUDE CLINIQUE:
Signes révélateurs:
Métrorragies: très fréquentes (95%), sang noirâtre avec caillots, peu abondantes, spontanées ou provoquées, uniques ou répétées, indolores
Toute hémorragie génitale chez une femme ménopausée est un cancer de l'endomètre jusqu'à preuve du contraire (Au Maroc : éliminer un cancer du col utérin même après la ménopause).
Autres signes: inconstants et tardifs.
Leucorrhées jaunâtres ou verdâtres fétides
Hydrorrhées
Pyométrie
Algies pelviennes: dues à l'infection et à l'extension de la tumeur vers paroi pelvienne.
Troubles urinaires et rectaux.
Examen clinique:
TA
Examen au spéculum: col sain
Saignement endo-utérin
Parfois, envahissement du col ou vagin.
Polype"sentinelle": signe l'existence de cancer haut situé.
TV+TR: gêné par l'obésité et l'atrophie vaginale
Souvent normaux
Utérus augmenté de taille
Envahissement des paramètres.
Les examens complémentaires sont systématiques même si l'examen clinique est normal.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES:
Pour le diagnostic :
Curetage biopsique de l’endomètre :
Il peut être guidé par l'HSG ou l'hystéroscopie, et permet de confirmer le diagnostic de cancer de l'endomètre.
Hystéroscopie:
Visualise toute la cavité utérine, permet de faire des biopsies et de faire le bilan d'extension.
Hystérosalpingographie (HSG):
Contre indiqué si métrorragies importantes ou infection.
Echographie pelvienne ou endovaginale:
Montre une pyométrie, image intracavitaire, épaississement de l'endomètre, envahissement du myométre.
TDM (Tomodensitométrie): Bilan d'extension.
Pour le bilan d'extension:
Radio- thoracique de face
HSG:atteinte cervicale, isthme, myométre, trompes
Echographie abdominale: annexes, adénopathies…
UIV (Uroscan): si localisation est basse.
Cystoscopie et Rectoscopie
Radiographies du squelette (crâne)
.
Après l'examen clinique et le bilan paraclinique, le cancer de l'endomètre sera classé selon la classification de la FIGO en stades I, II, III et IV dont va dépendre le pronostic et le traitement.
EVOLUTION ET COMPLICATION:
Sans traitement:
Hémorragie, infection, envahissement et décès.
Sous traitement: guérison, récidive, échec du traitement
TRAITEMENT:
Le traitement est fonction du stade du cancer selon la classification de la FIGO et de l'opérabilité.
Stades I et II:
Patiente opérable: Adéno-colpo-hystérectomie élargie associée ou non à la radiothérapie en fonction de l'anapath.
Patiente inopérable: Radiothérapie +/- Chimiothérapie +/- Hormonothérapie (Progestatifs de synthèse à forte dose)
Stade Ia (limité à l'endomètre): Hystérectomie totale sans conservation annexielle avec prélèvement ganglionnaire sous veineux. Si atteinte ganglionnaire à l'examen anapath: Radiothérapie.
Stades III et IV:
Traitement palliatif: Radiothérapie +/- Hormonothérapie +/- Chimiothérapie.
ROLE DE L'INFIRMIERE:
Penser au cancer de l'endomètre devant une métrorragie post-ménopausique car le pronostic dépend de la précocité du diagnostic:
Stade I: 75% de survie à 5ans
Stade IV: 10% de survie à 5ans.