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Petit rappel :
Un anti-vitamine K est un médicament anti-coagulant, c’est-à-dire un médicament qui ralentit la coagulation. Il agit en s’opposant à l’action de la vitamine K qui favorise la coagulation sanguine. C’est la raison pour laquelle il s’appelle " anti-vitamine K ".
Il se prend par voie orale, généralement sur une longue durée (plusieurs semaines, plusieurs mois, voire toute la vie pour certaines maladies).
Son effet s’installe progressivement en 2 à 4 jours et disparaît également progressivement en quelques jours après l’arrêt du traitement.
Il est prescrit pour empêcher la formation ou l’extension ou la récidive d’une " thrombose " ou d’une " embolie ".
Une thrombose correspond à la formation d’un caillot de sang (ou " thrombus ") au niveau d’un vaisseau sanguin ou au niveau du cœur.
Une embolie correspond au détachement du caillot de son lieu de formation et à sa migration, par l’intermédiaire de la circulation sanguine, dans un vaisseau sanguin situé à distance, en particulier au niveau du poumon.
Les principales circonstances nécessitant la prescription d’un anti-vitamine K sont :* phlébite (caillot dans une veine) ou risque de phlébite ;
* embolie pulmonaire ou risque d’embolie pulmonaire ;
* certains troubles du rythme cardiaque (fibrillations auriculaires), anomalies ou prothèse des valves cardiaques ;
* certains infarctus du myocarde.
Il peut également être prescrit pour éviter qu’un cathéter ne se bouche.
Les risques d’un traitement Anti-Vitamine K Chez un patient traité, la prise d’anti-vitamine K expose à deux risques principaux :
* l’hémorragie liée à un surdosage ;
* la thrombose liée à un sous-dosage.
Il est donc important de bien surveiller le traitement pour qu’il soit équilibré.Cette surveillance passe par le contrôle de l’INR
L’INR (International Normalized Ratio) est un examen de laboratoire réalisé à partir d’un prélèvement de sang qui permet d’évaluer l’activité du traitement anti-vitamine K. Il mesure le temps de coagulation d’un patient et le compare à celui d’un sujet qui ne reçoit pas de traitement anti-vitamine K.
* Chez un sujet non traité, l’INR est égal à 1.
* Chez un patient traité par un anti-vitamine K, plus le sang est " liquide, fluide ", plus le temps de coagulation s’allonge et plus l’INR augmente (c’est-à-dire est supérieur à 2).
Il est conseillé de toujours faire mesurer son INR dans le même laboratoire.L’INR " cible " est la valeur d’INR à rechercher pour obtenir un traitement équilibré (sans risque d’hémorragie ou de thrombose). Chez un patient nécessitant un traitement par anti-vitamine K, l’INR est adapté à chaque cas particulier. L’INR " cible " dépend de la maladie pour laquelle le traitement est prescrit.
Dans la plupart des cas, l’INR doit se situer entre 2 et 3 (ce qui correspond à un sang qui mettra 2 à 3 fois plus de temps à coaguler que celui d’un sujet non traité par anti-vitamine K) :
* un INR inférieur à 2 reflète une dose insuffisante,
* un INR supérieur à 3 peut correspondre à une dose trop forte, avec un risque potentiel d’hémorragie.
Dans ces deux situations il faut contacter son médecin traitant.
Dans certains cas pour être traité efficacement, il est souhaitable d’obtenir un INR plus élevé compris entre 3 et 4,5.
Dans tous les cas, un INR supérieur à 5 est associé à un risque hémorragique accru.
Un traitement équilibré correspond à un INR stable retrouvé lors de plusieurs contrôles consécutifs pour une même dose.
Quand suspecte-t-on une hémorragie Lorsqu’il y a apparition d’un saignement, même s’il semble mineur :
* saignement des gencives ;
* saignement du nez ;
* hémorragie conjonctivale au niveau de l’œil (œil rouge) ;
* présence de sang dans les urines ;
* règles anormalement abondantes ;
* apparition d’hématomes (" bleus ") ;
* présence de sang rouge dans les selles, ou selles noires pouvant traduire la présence de sang « digéré » dans les selles ;
* vomissements ou crachats sanglants ;
* saignement d’une plaie qui ne s’arrête pas.
Il existe d’autres signes qui peuvent évoquer un saignement interne, non visible :
* fatigue inhabituelle ;
* essoufflement anormal ;
* pâleur inhabituelle ;
* mal de tête ne cédant pas au traitement habituel ;
* malaise inexpliqué.
En cas de suspicion d’hémorragie, il faut contacter rapidement votre médecin traitant. Attention à certains médicaments Il est dangereux de prendre d’autres médicaments que ceux prescrits par un médecin, car nombreux sont ceux qui modifient l’action des anti-vitamine K : soit en augmentant leur effet (surdosage), avec risque d’hémorragie, soit en diminuant leur effet (sous-dosage), avec risque de thrombose.
La règle, très simple, consiste à ne jamais utiliser de médicament qui n’ait été prescrit par un médecin. Il ne faut jamais prendre un autre médicament de sa propre initiative, même ceux obtenus sans ordonnance (par exemple, l’aspirine).
De même, il faut toujours signaler le personnel médical et paramédical de la prise d’antivitamine K.Les précautions alimentaires sous traitementIl n’est pas nécessaire de modifier son alimentation. Vous devez respecter un régime alimentaire équilibré.
Il faut savoir que certains aliments ont une teneur particulièrement élevée en vitamine K, ce sont : Abats, choucroute, fenouil , avocat, choux / choux-fleurs / choux de Bruxelles, foie, brocolis, laitue, carottes, épinards, tomates.
Cependant si votre traitement anticoagulant est mal équilibré, il convient d’éviter la consommation excessive de ces aliments.
Toutefois, ne consommez pas plus d'une portion par jour des aliments suivants : épinards, navets, choux (rouge, frisé, de Bruxelles), brocolis, avocats et évitez de prendre en grande quantité du thé vert ou du persil.
En théorie, ces aliments peuvent diminuer l’effet de l’anti-vitamine K. Cependant, en pratique, ils ne sont pas interdits, à condition de les répartir régulièrement dans l’alimentation et de les consommer sans excès.
Ne pas consommer d'alcool, ou en consommer régulièrement une dose inférieure à deux verres par jour.
En cas d’intoxication aiguë par l’alcool, l’effet anticoagulant est augmenté ; en cas d’intoxication chronique, l’effet est diminué.
Le jeûne augmente l’effet anticoagulant.
:yad: