Abdelb@sset Admin
Institut/Ville : Lauréat d'IFCS Ouarzazate Nombre de messages : 2011 Age : 38 Localisation : : Marrakech Emploi/loisirs : : IDE Polyvalent - Centre d'Onco-hématologie; CHU MOHAMED VI , MARRAKECH. Réputation : 77
| Sujet: L'adénome de la prostate Dim 1 Juin 2008 - 11:17 | |
| Qu'est-ce qu'un adénome de la prostate ? La prostate est une glande sexuelle participant à la constitution du liquide séminal (composant du sperme). Cette glande compacte, située sous la vessie, est traversée par un canal appelé urètre qui va acheminer l'urine de la vessie jusqu'à l'extrémité de la verge. La prostate est le siège de l'abouchement des canaux spermatiques (acheminant les spermatozoïdes depuis les testicules) dans l'urètre. Chez l'homme, à partir de 40 ans, la prostate augmente naturellement de volume (hypertrophie bénigne). Les causes de l'hypertrophie de la glande prostatique sont inconnues. Cependant, la testostérone (hormone sexuelle masculine) influence cet élargissement. Si l'hypertrophie peut commencer à l'âge de 40 ans, les symptômes surviennent un peu plus tard. Il est rare d'avoir des troubles prostatiques avant l'âge de 55 ans. La prostate augmentant de volume peut comprimer le canal urinaire qui la traverse (urètre). Le volume prostatique n'est pas obligatoirement proportionnel à l'importance de la compression du canal urinaire urétral entraînant une gène au passage des urines. Comment cela se manifeste ? Les signes urinaires pouvant survenir lors de l'adénome prostatique sont appelés prostatisme. Le prostatisme consiste en une difficulté de démarrage de la miction, un faible jet urinaire et l'impossibilité de vider complètement sa vessie. La vessie ne pouvant pas se vider dans sa totalité, il faut donc uriner plus fréquemment. Ceci peut altérer la qualité du sommeil. Parfois, des fuites urinaires (incontinence) peuvent apparaître. Occasionnellement, une grosse prostate peut causer un saignement dans les urines. Parfois, une infection urinaire peut révéler un adénome de prostate. Quels examens sont réalisés ? Les examens réalisés vont permettre de rattacher l'hypertrophie de la prostate (très fréquente chez l'homme de plus de 50 ans) aux symptômes urinaires présents et d'apprécier le retentissement rénal de cet obstacle. Des examens complémentaires peuvent être pratiqués : • Une appréciation de la prostate par l'examen clinique. Un toucher rectal (examen indolore) donnera des indications sur le volume et la consistance de la glande prostatique. • Un bilan biologique sanguin (dosage du PSA, urée, créatinine,...), un recueil urinaire afin d'éliminer une infection urinaire associée (ECBU) . • Une débimétrie permettant de calculer électroniquement le débit urinaire, de façon non invasive. • Une échographie de l'arbre urinaire. Cet examen indolore et non invasif va permettre, par l'utilisation d'une sonde à ultrasons placée sur l'abdomen, d'étudier les reins, la vessie et la prostate et de rechercher l'existence d'urine stagnant dans la vessie après avoir uriné (résidu post-mictionnel). Dans certains cas, la prostate peut être examinée par une sonde placée dans le rectum. Cette technique dite endorectale est également utilisée pour guider d'éventuelles biopsies de la prostate. Quels traitements peuvent être proposés ? Le choix du traitement à instaurer doit prendre en compte l'importance de la gêne urinaire occasionnée et l'existence éventuelle d'un retentissement sur les autres organes de l'arbre urinaire faisant suite à la compression de l'urètre. D'une manière générale, il n'existe pas toujours de relation entre le volume de la prostate et son retentissement sur l'arbre urinaire. Lorsque les symptômes sont trés modérés, une simple surveillance peut être proposée. En présence d'une gène urinaire plus marquée un traitement médical peut être indiqué de première intention. Différents groupes de médicaments sont utilisés (tels que les alpha-bloquants, les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase ou des dérivés de plantes). Le traitement le mieux toléré sera alors choisi. Ces traitements permettent le plus souvent de faire régresser les symptômes urinaires. Si les troubles sont d'emblée plus importants, persistent ou s'aggravent malgré un traitement médical bien conduit, le traitement doit être chirurgical. Cette opération peut être réalisée par voie naturelle (en passant par l'urètre), il s'agit alors d'une résection transurétrale de la prostate ou être réalisée par voie chirurgicale abdominale, appelée opération de la prostate à ciel ouvert .Le choix de l'intervention chirurgicale à réaliser est fonction du volume de la prostate. L'ablation d'un gros adénome de prostate sera réalisée par une opération de la prostate à ciel ouvert. Le retour à une élimination normale des urines sans gêne est le plus souvent atteint. L'ablation de l'adénome de la prostate n'a aucune conséquence sur la virilité, les rapports sexuels restent tout à fait possibles, cependant l'éjaculation peut être défaillante car elle se réalisera partiellement ou totalement dans la vessie (éjaculation rétrograde), occasionnant une infertilité.
Les traitements médicaux de l'adénome de prostate L'adénome de la prostate est une maladie très fréquente pouvant concerner jusqu'à 85% des hommes. Seuls 10% d'entre eux auront recours à une intervention chirurgicale à partir de soixante ans pour traiter la gène urinaire ressentie. LES MEDICAMENTS Les urologues disposent de nombreux médicaments pour soulager la gène urinaire (envie fréquente d'uriner, besoins urgents) occasionnée par l'adénome. Ces traitements médicaux ne peuvent à eux seuls guérir l'adénome de la prostate mais permettent le plus souvent, lorsque l'opération n'est pas indispensable, de faire diminuer la gène urinaire ressentie. Les différentes classes de médicaments sont : • Les alpha-bloquants ont une réelle efficacité en relâchant les fibres musculaires situées dans la prostate. Ils permettent ainsi de diminuer la gène ressentie mais ne font pas diminuer le volume de la prostate. Ce traitement peut parfois occasionner des chutes de la tension artérielle en station debout (hypotension orthostatique), des palpitations, des épisodes de somnolence. • Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase peuvent entraîner une diminution du volume prostatique et une amélioration mictionnelle (amélioration du jet urinaire). Ces effets secondaires sont rares. Dans de rares cas, sont observés des troubles de l'érection (diminution de la force érectile). • Les extraits de plantes, utilisés depuis très longtemps, pourraient diminuer chez certains patients la gène urinaire ressentie, en "décongestionnant" la prostate, en l'absence d'effets secondaires. L'HYGIENE DE VIE Une hygiène de vie adaptée aux troubles urinaires permet d'améliorer certains symptômes urinaires. Il convient ainsi d'éviter de boire avant de se coucher et d'espacer régulièrement les mictions (émissions d'urine). Aucun régime alimentaire n'est nécessaire, cependant les aliments trop épicés ainsi que les boissons gazeuses peuvent aggraver les symptômes.
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