A - Les polypes utérins.
Ce sont des formations bénignes développées aux dépends de l’endomètre. Seule l’histologie permet d’en faire le diagnostic exact, car ils peuvent ressembler aux fibromes sous-muqueux pédiculés (contenant du muscle lisse) ou à un cancer de l’endomètre, d’autant plus qu’il existe des polypes cancérisés. L’association à un cancer de l’endomètre est fréquente après la ménopause (10 à 15% des cas).
1°/ Signes.
Métrorragies (saignement anormal en dehors des règles provenant du vagin) ;
Ménorragies (règles anormalement abondantes et qui se prolongent au-delà de leur durée habituelle) ;
Douleur parfois ;
Pertes noirâtres.
2°/ Examens.Echographie ;
Hystéroscopie.
3°/ Traitement.Ablation sous hystéroscopie ;
Curetage ;
Hystérectomie.
B - Hyperplasie de l’endomètre.
L’hyperplasie de l’endomètre provient d’un déréglement hormonal (hyperoestrogènie) et se définit par une augmentation en nombre et en densité du tissu normal de l’endomètre. Sur le plan histologique, certaines hyperplasies présentent des atypies pouvant évoluer vers un cancer invasif de l’endomètre.
1°/ Signes.Métrorragies et ménorragies survenant de préférence à la période préménopausique.
2°/ Examens.Hystérographie ;
Echographie par voie vaginale ;
Hystéroscopie.
3°/ Traitement.Prescription de progestatif ;
Parfois hystéroscopie associée à un curetage biopsique si il y a résistance au traitement médical.
C - Synéchies utérines
.
Adhérence des parois utérines séquellaires d’une infection ou d’un curetage abrasif.
1°/ Signes.Hypoménorrhée voire aménorrhée.
2°/ Examens.Diagnostic par hystérosalpingographie.
3°/ Traitement.Chirurgical : synéchies réséquées par voie basse sous hystéroscopie.
D - Atrophie de l’endomètre.
Diminution du tissu endométrial du fait d’une carence hormonale. Elle se rencontre essentiellement après la ménopause.
1°/ Signes.Hémorragies parfois ;
Hypooestrogénie ;
Atrophie vaginale.
2°/ Examens.Echographie par voie vaginale ;
Hystérographie et hystéroscopie.
3°/ Traitement.Curetage pour arrêter les métrorragies ;
Traitement oestrogénique en période d’activité génitale.
E - Endométriose.
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Elle est caractérisée par la localisation atypique, hors de la cavité utérine, d’un tissu possédant les caractères morphologiques et fonctionnels du tissu endométrial. L’endométriose peut se voir à l’intérieur du muscle utérin réalisant l’adénomyose ou à l’intérieur du pelvis se localisant sur le péritoine, les ovaires ou les trompes et réalisant l’endométriose externe.
I/ L’adénomyose.Portion de l’endomètre qui va pénétrer dans le muscle utérin.
1°/ Signes.L’adénomyose est parfois muette sur le plan clinique et diagnostiquée sur une pièce d’hystérectomie pratiquée pour un autre motif ;
Douleurs pelviennes rythmées par les règles ;
Dysménorrhées tardives et secondaires ;
Hémorragies utérines fréquentes ;
Ménométrorragies ;
Utérus dur, augmenté de volume, souvent douloureux en période menstruelle ;
Signes d’endométriose externe souvent associés.
2°/ Examens.
Hystérographie montrant la présence de diverticules. Permet d’affirmer si il existe :
-des signes directs : diverticules se traduisant par la pénétration de l’endomètre à l’intérieur du myomètre ;
-des signes indirects : ectopie (hypertrophie globale de la cavité utérine ou d’une corne), rigidité des trompes dont la partie initiale est verticale.
Hystéroscopie réalisée dans le cadre d’une bilan de ménométrorragies.
II / Endométriose externe.
L’endométriose externe touche des femmes un peu plus jeunes, entre 20 et 30 ans, qui consultent pour des algies pelviennes ou une stérilité.
1°/ Signes.Algies pelviennes permanentes ou intermittentes ;
Dysménorrhée secondaire et tardive ;
Dyspareunie profonde, stérilité et ménométrorragies ;
On distingue deux types d’endométriose externe :
-l’endométriose ovarienne avec un kyste endométriosique ou endométriome se traduisant au toucher vaginale par une masse ovarienne uni ou bilatérale ;
-l’endométriose tubo-péritonéale qui se traduit au toucher vaginal par des indurations importantes au niveau des ligaments utéro-sacrés du cul-de-sac de Douglas ou de la cloison rectovaginale. Ces indurations sont souvent douloureuses en périodes prémenstruelles.
2°/ Examens.Hystérosalpingographie ;
Toucher vaginal ;
Echographie ;
Coelioscopie, elle a un triple rôle :
rôle diagnostique par la réalisation de biopsie :
rôle pronostique par le bilan précis des lésions ;
rôle thérapeutique.
III / Autres localisations.
Endométriose du col découverte lors de l’examen au spéculum en période menstrulle ou postmenstruelle, se manifestant par des hémorragies parfois associées à des douleurs. Il y a présence de nodules bleutés ou violacés saignant au contact et sensibles au toucher. Le traitement par électrocoagulation est possible.
Endométriose du périnée et des cicatrices d’épisiotomies.
Les localisations extragénitales sont très rares :
intestinale ;
urinaire ;
pulmonaire ;
pariètale.
IV / Traitement.1°/ Traitement médical.La base du traitement médical est de s’opposer aux sécrétions ovariennes. Le but est d’obtenir une véritable atrophie du tissu endométrial et l'on traite la cause de la douleur.
DANAZOL ;
Progestatifs ;
Agonistes de la LHRH qui favorisent l’oestroporose et entraînent un blocage hypophysaire avec un effondrement au niveau ovarien du taux d’oestradiol. C’est la « castration chimique ».
Oestroprogestatifs.
2°/ Traitement chirurgical.
Hystérectomie totale avec conservation des annexes par voie haute ou voie basse si présence d’une adénomyose ;
Les kystes endométriosiques peuvent être traités par :
- ponction évacuatrice ;
- kystectomie ou ovariectomie par voie coelioscopique ou par laparotomie ;
En cas d’endométriose pelvienne externe :
dans de rares cas d’endométrioses externes sévères : hystérectomie en associant une résection maximum de lésions péritonéales et en supprimant toute sécrétion ovarienne par annexectomie bilatérale ;
traitement conservateur par coelioscopie qui consiste à enlever l’ensemble des noyaux endométriosiques tout en conservant au maximum la fertilité ultérieure. La destruction des nodules d’endométriose se fait par excision aux ciseaux, par électrocoagulation ou par vaporisation laser.