Les crises de convulsions qui ne sont pas imputables à la fièvre
traduisent un dérèglement neurologique consécutif à une très grande
excitabilité. On examinera ci après uniquement les crises d’épilepsie.
Elles ont perdu de leur caractère dramatique et l’on tend à les désigner en tant que crises comitiales.
Il arrive que des enfants présentent un seul incident comitial qui ne
se reproduira pas. Pour le médecin, la difficulté réside dans son
impossibilité à préjuger du caractère répétitif de cet incident, étant
donné son ignorance quant aux tenants et aux aboutissants de ce
phénomène.
Description des troublesLa crise comitiale peut se présenter de différentes manières :
II peut s’agir d’une crise de convulsions spectaculairesL’enfant perd brutalement connaissance et tombe à terre. Dans un
premier temps, il se raidit, puis s’agite et tressaute, faisant bouger
bras et jambes ; sa respiration est superficielle, il devient bleu. Cet
incident peut durer quelques minutes, parfois davantage, puis tout
rentre dans l’ordre. L’enfant s’endort d’un sommeil calme et prolongé. A
son réveil, il est certes fatigué, mais ne se souviendra pas de ce qui
s’est passé.
Il peut s’agir d’une crise comitiale discrète appelée Petit MalElle se manifeste par une perte de connaissance brutale, sans chute
et sans mouvements désordonnés. L’enfant est comme absent Cette absence
dure quelques secondes, puis il reprend ses activités, sans éprouver le
moindre malaise et sans sombrer dans le sommeil.
Cette courte absence s’accompagne parfois d’une chute, mais celle ci
est nettement moins spectaculaire que dans le cas précédent. Il faut
signaler que le Petit Mal est assez fréquent et quelquefois difficile à
déceler.
Enfin, il peut s’agir d’une crise tout à fait larvéeentraînant soit un mouvement désordonné de la bouche accompagné du
sentiment que l’on est incapable de parler, soit une impression
d’étrangeté. La répétition de ce type de petit incident inexplicable, au
scénario toujours identique, doit vous inciter à consulter sans tarder
un médecin.
Conduite à tenir en cas de crise comitiale spectaculaireIl faut que la respiration de l’enfant puisse se faire le mieux
possible. Pour cela, il faut desserrer ses vêtements et dégager le col,
puis lui mettre un suppositoire qui l’apaisera. Le médecin appelé en
urgence lui injectera, par la suite, un calmant.
Examens complémentaires et traitementTrois examens complémentaires s’imposent :
- l’électro encéphalogramme,
- la radiographie du crâne,
- l’examen complet des yeux.
Le traitement sera naturellement déterminé en fonction des résultats
des examens. Il faut savoir qu’une thérapeutique appropriée, c’est à
dire susceptible de prévenir efficacement les troubles, est quelquefois
difficile à trouver et que l’on est souvent amené à essayer la
combinaison de différents médicaments avant de trouver le traitement qui
conviendra le mieux à l’enfant. Il s’agit la plupart du temps d’un
traitement à base de barbituriques, toujours de longue haleine ; rares
sont les cas où on peut l’interrompre avant 4 ou 5 ans. On le poursuit,
en général, au delà de la puberté et on ne l’interrompt qu’après 2 ou 3
années sans crise et avec un électro encéphalogramme normal.
Mis à part une observance stricte de ce traitement qui consiste à
prendre régulièrement des cachets, l’enfant peut et doit mener une vie
normale et insouciante. Il peut sortir seul, pratiquer des sports (sauf
ceux où il risque de se trouver seul en cas de crise comme la natation
et l’alpinisme) et partir en vacances en groupe.
Le point le plus important de ce traitement est la collaboration de
l’enfant et surtout ce sentiment de confiance dans la vie et la sécurité
qu’il faut savoir lui insuffler.