Introduction:
Lorsque l'accouchement ne se présente pas comme prévu, le recours à la césarienne est parfois inévitable. Autrefois utilisée seulement dans les cas
d'extrême urgence, cette technique est aujourd'hui de plus en plus pratiquée, ce qui ne va pas sans poser certains problèmes. Quelles répercutions sur la maman ? Et sur le bébé?
Pourquoi une césarienne ?
> Quand l'accouchement par les voies basses n'est pas possible pour différentes raisons :
- le bassin de la mère est trop étroit
- l'enfant est trop gros pour passer normalement
- il se présente dans une mauvais position, par le front, ou tranversale, ou encore par le siège
- il existe un obstacle à la sortie de l'enfant, par exemple un fibrome, un kyste ovarien ou un placenta recouvrant qui empêche le passage par voie basse, dit placenta praevia
> Nécessité d'interrompre la grossesse avant terme pour la santé de l'enfant ou de la mère :
- maladie de l'enfant (diabète, toxémie ou retard de croissance)
- hémorragie maternelle
- naissance multiple
- maladie de la mère
- incompatibilité de rhésus
> Nécessité de terminer l'accouchement
- trop grande fatigue de la mère, problèmes cardiovasculaires qui l'empêchent de mener à terme le travail
- le col ne se dilate plus
- la tête de l'enfant ne s'engage pas dans le bassin
- souffrance foetale, détectée grâce au monitoring, trop importante
L'intervention
Il s'agit d'une intervention chirurgicale qui se déroule, non pas en salle d'accouchement, mais au bloc opératoire. Pour inciser au mieux l'abdomen, puis l'utérus, les poils du pubis sont rasés, une sonde est placée dans la vessie, pour qu'elle ne gêne pas le chirurgien lors de l'opération ou soit perforée. La peau de l'abdomen est désinfectée. Le chirurgien incise alors d'abord la peau, puis les
muscles de la paroi abdominale, puis l'utérus. Le bébé est alors retiré, puis immédiatement après, le placenta.
Dans un deuxième temps sont recousus les différents tissus incisés, avec du fil ou des agraffes qui seront retirés 5 à 7 jours après. L'intervention dure au total environ 1h, 1h30.
La césarienne se fait sous anesthésie péridurale, ou sous anesthésie générale dans les cas d'extrême-urgence, la péridurale demandant 15 minutes pour agir.
Les suites post-opératoires
Après la césarienne a lieu pour la mère une surveillance en salle de réveil. La fatigue est généralement plus importante qu'après un accouchement naturel. La reprise du transit peut occasionner des souffrances abdominales, nécessitant un régime spécial.
La cicatrisation peut se révéler douloureuse, surtout avec les contractions de l'après-naissance, cependant, cachée par les poils pubiens, la cicatrice ne cause pas de préjudice esthétique trop important. Elle prend son aspect définitif au bout de 8 mois environ, mais ne doit pas être exposée au soleil avant 1 an.
Du côté de la relation avec le bébé, le lait peut mettre plus de temps à arriver à cause de la fatigue. Les soins donnés à la mère et à l'enfant juste après la naissance peuvent aussi être mal vécus car ils ont occasionné une séparation.
Le retour à la maison se fait généralement au bout d'une semaine. La reprise des activités normales doit être progressive et plus lente que pour un accouchement par les voies basses, mais dans la majorité des cas, la césarienne n'est, au bout d'un mois, plus qu'un souvenir.
Césarienne et vécu de la mère
Suivant les cas, la césarienne peut être prévue à l'avance, ou s'avérer nécessaire au cours de l'accouchement, ce qui change évidemment la perception que peut en avoir la mère qui aura eu le temps de se préparer à cette éventualité. Sinon, de nombreuses mères disent avoir la sensation qu'on leur a "volé" l'accouchement.
Trop de césariennes ?
Bien qu'elle se soit beaucoup banalisée, atteignant dans certaines cliniques un taux supérieur à 25 % (alors que 15 % est le taux normal selon les spécialistes), la césarienne n'est pas un acte anodin. Les complications infectieuses post-partum de la mère sont 3 fois plus nombreuses que pour un accouchement par les voies basses.
Cette augmentation des césariennes s'explique par de nombreuses raisons :
- une meilleure prise en compte de la souffrance foetale au cours de l'accouchement
- une meilleure connaissance des risques pour les enfants de certains accouchements par voie basse, enfants de très gros ou très petit poids,
présentations par le siège, prématurés.
- l'augmentation des grossesses à risque, notamment gémellaires et tardives
- une plus grande exigence des mères qui conduit les médecins à préferer les solutions les moins risquées pour l'enfant et la mère, plutôt qu'un accouchement long et difficile
- le progrès des techniques chirurgicales et d'anesthésie.