le kyste de l’ovaire
Le kyste de l’ovaire et le cancer de l’ovaire
Le kyste de l’ovaire est une tumeur bénigne qui se développe aux dépens des tissus ovariens ; sa prise en charge thérapeutique est simple.
Il existe des kystes fonctionnels et des kystes organiques.
Devant un kyste de l’ovaire, toute la difficulté est de ne pas passer à côté d’une tumeur cancéreuse dont la prise en charge serait totalement différente.
Deux sortes de kystes de l’ovaireLes kystes de l’ovaire sont de deux sortes : les kystes fonctionnels qui disparaissent en règle au bout de quelques mois et les kystes organiques.
Les kystes fonctionnels sont bénins, ils sont favorisés par la prise de la pilule en particulier les pilules minidosées, les médicaments stimulants ovariens ainsi que les grossesses.
Les kystes organiques sont souvent bénins, surtout avant la ménopause.
Le risque de cancer de l’ovaire est un peu plus élevé après la ménopause ainsi que chez les femmes, quelque soit leur âge, qui ont des antécédents familiaux ou personnels de cancer du sein et/ou de l’ovaire.
La découverte d’un kyste de l’ovaire Les kystes de l’ovaire sont souvent découverts à l’occasion d’un examen gynécologique systématique, d’une échographie pelvienne, ...
Ailleurs, les kystes peuvent faire parler d’eux, être responsable d’une petite douleur pelvienne unilatérale, d’une pesanteur, voire des métrorragies (saignements entre les règles), d’une pollakiurie ou de signes de compression intestinale si le kyste est volumineux.
A l’occasion de la consultation médicale, la date des dernières règles sera précisée, l’examen gynécologique vérifiera l’état du col utérin, un frottis sera réalisé, un toucher vaginal précisera autant que faire se peut, l’origine ovarienne de la tumeur, sa taille, sa mobilité ; pour compléter le toucher vaginal, un toucher rectal sera éventuellement réalisé.
Des examens complémentaires indispensables Devant la suspicion d’un kyste de l’ovaire, des examens complémentaires seront demandés : il est en effet indispensable d’éliminer un cancer ovarien.
Une échographie abdomino-pelvienne permettra de visualiser le kyste, de préciser sa taille, sa localisation, sa forme, de donner sa consistance homogène ou hétérogène, liquide ou solide, l’épaisseur de sa paroi, de préciser s’il existe des végétations intra-kystiques ou non ; l’ovaire contro-latéral sera aussi observé.
Un doppler permettra de visualiser la vascularisation du kyste et pourra éventuellement orienter le diagnostic vers un kyste fonctionnel ou organique.
L’IRM (Imagerie à Résonance Magnétique) et le scanner sont d’un grand intérêt pour apprécier l’état des organes voisins : le péritoine, les aires ganglionnaires, l’utérus, …
Le CA 125 est dosé mais n’est pas très fiable pour faire un diagnostic de cancer de l’ovaire. Il sera très important pour suivre l’évolution d’un éventuel cancer ovarien.
Les femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein ou/et de l’ovaire auront une consultation particulièrement minutieuse.
Un kyste fonctionnel ?La plupart des kystes ovariens sont bénins et fonctionnels mais les examens ne permettent pas de faire la différence entre un kyste fonctionnel et un kyste organique.
Dans la mesure où les examens complémentaires sont en faveur d’un kyste bénin, les examens seront refaits quelques semaines plus tard pour vérifier si le kyste a disparu. S’il a disparu, c’était un kyste fonctionnel : en effet, ce kyste disparaît en règle générale entre 6 semaines et 3 mois.
Une suspicion de cancer ? Si le kyste est suspect de malignité, la patiente sera dirigée vers un centre spécialisé d’oncologie possédant des équipes chirurgicales parfaitement entraînées à la prise en charge de ce type de cancer.
Si le kyste est organique, le traitement sera chirurgical.
L’exérèse d’un kyste organique bénin est simple. Ils sont presque tous enlevés par chirurgie coelioscopique.
La coelioscopie permettra d’orienter finement le diagnostic et de traiter le kyste mais avant tout geste, elle permettra d’explorer tout l’abdomen, des coupoles diaphragmatiques au petit bassin.
Le chirurgien ne manquera pas d’avertir la patiente du déroulement de l’intervention et des problèmes qui seront éventuellement rencontrés :
D’une part, la bénignité ne sera définitivement confirmée qu’au moment de l’intervention, voire seulement après l’examen anatomopathologique de la pièce opératoire.
D’autre part, un gros kyste peut avoir affecté la fonction de l’ovaire : chez les femmes jeunes, l’ovaire sera respecté dans la mesure du possible ; chez la femme ménopausée, il est possible que le chirurgien procède à une ovariectomie voire anexectomie (c'est-à-dire une ablation de l’ovaire ou des ovaires et des trompes)
Un kyste organique de l’ovaire sera opéré avec les mêmes précautions que s’il s’agissait d’un cancer. En effet, un tout petit cancer invisible à l’échographie ou l’IRM peut exister : son traitement à un stade très précoce permet de mettre toutes les chances du côté de la malade pour assurer sa guérison.
Des kystes particuliers Les kystes dermoïdes sont des kystes solides qui contiennent des éléments inattendus dans un ovaire, tels que tissus graisseux, osseux, cartilagineux, dent, phanères (poils, ongles). Ils sont parfois bilatéraux. Leur diagnostic est confirmé par l’IRM. Ils seront enlevés parce qu’ils peuvent se rompre dans l’abdomen.
Les kystes lors d’une grossesse : sont assez fréquents au premier trimestre de la grossesse, ils régressent spontanément. Il faut éviter de les enlever car ils se développent aux dépens du corps jaune qui sécrètent des hormones indispensables pour le bon déroulement de la grossesse. Ceci dit, s’ils persistent, il faut les explorer et rechercher des signes de malignité.
Les complications des kystes de l’ovaire Qu’ils soient fonctionnels ou organiques, ils peuvent se tordre surtout s’ils sont lourds ou pédiculés. Brutalement, la patiente ressent une douleur abdomino-pelvienne qui ne cède pas, l’examen clinique est difficile à cause de la douleur ; les examens complémentaires font le diagnostic en particulier le doppler qui montre un arrêt de la vascularisation au niveau de la tumeur. Il arrive que des épisodes identiques soient survenus auparavant mais aient régressé spontanément.
Des hémorragies intra-kystiques sont possibles. L’échographie orientera le diagnostic.
Les kystes peuvent aussi se rompre spontanément, à la suite d’une torsion ou d’une hémorragie. L’échographie montrera un épanchement dans le péritoine.
les kystes peuvent aussi s’infecter et former un abcès et entraîner l’apparition de signes de pelvi-péritonite.
Toutes ces complications demandent une intervention chirurgicale en urgence pour détordre un kyste et sauver l’ovaire en particulier chez la femme jeune en âge de procréer, arrêter une hémorragie, drainer un abcès, faire une toilette péritonéale (si rupture ou infection) traiter le kyste.
A retenirLe kyste de l’ovaire est une tumeur bénigne souvent asymptomatique mais qui peut se compliquer de torsion, de rupture, d’hémorragie, …. Les kystes fonctionnels sont à surveiller jusqu’à ce qu’ils disparaissent en quelques mois. Les kystes organiques sont opérés.
Un kyste de l’ovaire peut cacher un cancer à un stade très précoce, les chirurgiens connaissent bien ce problème et opèrent un kyste a priori bénin avec autant de précautions que s’il s’agissait d’un cancer. Un examen anatomopathologique de la pièce opératoire est demandé au moindre doute.